A propos

« La matière…

 

La toile est le lieu de l’affrontement, du combat, mais aussi de la trêve entre matière, couleurs, rythmes, traits. C’est la confrontation entre l’énergie du trait et la masse de la matière qui fige la couleur. Si, comme avec le papier de soie le jeu des superpositions accentue, ou adoucit cette rencontre, il provoque des transparences, donne à voir sans montrer.
Pour se fondre dans la peinture, la matière peut, soit apparaître comme une opportunité – invitée inattendue-, soit au contraire s’affirmer, bouleverser le champ des possibles en donnant ainsi le sentiment d’une troisième dimension.

« C’est toujours ta vérité intérieure que tu dois suivre,

 

non ton idée et encore moins celle d’un autre, même sous la forme d’une mode ou d’une abstraction. Ton idée d’ailleurs risque d’être trop nette, trop ennuyeuse, ta réalité personnelle est en générale plus hésitante, plus irrégulière, et il n’y a rien de plus beau que l’imperfection à condition qu’elle soit naturelle… Et ton oeuvre sera conduite vers la faille qui est en toi et qui est tout le charme de ceux qui t’aiment ainsi. Tu atteindras alors l’oeuvre vraie qui ne peut être que celle que tu n’as pas voulue.»

Yu Fujiwara (1932-2001) Céramiste japonais

Peindre et assembler

 

Le défi est de provoquer une rencontre providentielle entre l’interaction audacieuse et subtile de la matière et celle de la couleur.
Intégrer des papiers collés sous forme d’images préexistantes -, pour instaurer entre les parties un dialogue équilibré composé d’imprévus, mais également respectueux du support, détourner l’image formatée pour la faire renaître en trompe-l’oeil, en amalgames de formes, de nuances, de mouvements, qui contraignent le regardeur à observer en aventurier cette métamorphose…
Autre tableau, autre perception, tout devient jeu.

 

Rendre l’invisible, visible.